Aujourd'hui j'ai la chance de vivre dans la Ville Lumière depuis huit ans.
Huit ans que je profite de tout ce que notre belle capitale a à nous offrir : les restos, les sorties, les boutiques, la culture, les ballades, les rencontres, le rayonnement des transports pour visiter les autres villes d'Europe et du monde… La liste est longue.
Chaque jour je m'émerveille d'une nouveauté car force est de le constater, Paris EST magique.
Chaque jour je croise d'autres privilégiés qui traversent les rues d'un pas décidé en pensant comme moi que Paris leur appartient.
Chaque jour je croise des malheureux qui vivent dans ces rues et ne possèdent rien.
Je ne suis pas courageuse alors je détourne le regard, leur imposant ce contrat silencieux dont ils ont l'habitude, "on fait comme si je ne t'avais pas vu car ta misère m'est insupportable".
Je ne m'y ferai jamais et je ne veux pas m'y faire car ce n'est pas acceptable.
Aujourd'hui je vis à Paris depuis huit ans et j'ai décidé de profiter du blog pour témoigner de cette situation inadmissible et révoltante en postant de temps en temps un portrait d'un des trop nombreux sans-abri que j'ai pu croiser dans la rue.
Je le fais avec mon égoïsme classique qui ne changera rien pour eux et n'est même pas utile, c'est juste ma façon de crier qu'on ne doit pas accepter ça.
Un croquis rapide comme l'instant où on se croise, de mémoire parce qu'ils y ont laissé leur empreinte, un seul trait pour symboliser la ligne mince qu'on peut tous franchir pour se retrouver comme eux.
C'est mon hommage aux gens de la rue. C'est à Paris en 2016.
Hier soir, demi-finale de l'Euro, match France-Allemagne. On mangeait des pizzas en terrasse en gueulant devant la télé. Il se tenait silencieusement derrière nous.